Le raccourci tant attendu pour atteindre, à partir de Dapaong, la frontière du Burkina Faso par Kompienga est désormais une réalité. Ce tronçon aménagé et construit par EBOMAF selon des normes internationales accueille depuis un certain temps une partie du trafic sur le corridor togolais.

Le démantèlement de la base-vie de Korbongo, il y a plus de deux mois, illustre le bouclage du chantier Dapaong-Ponio. Il a fallu pendant longtemps mettre trois à quatre heures pour parcourir les trente-huit (38) kilomètres reliant ces deux localités et la la frontière du Burkina Faso (Kompienga). Tellement cette voie était impraticable à tout point de vue. Ce calvaire relève désormais d’un lointain souvenir.

Aujourd’hui, il faut entre vingt (20) et trente (30) minutes seulement les deux localités. C’est aussi un gain de quatre-vingt (80) kilomètres pour les usagers qui empruntent cette bifurcation. «Pour qui connaissant ce tronçon, il y a de quoi se réjouir au regard de l’immensité de la tâche et de la qualité du travail abattu pour aboutir à ce que l’on peut observer aujourd’hui en toute satisfaction. La région des savanes se voit débarrasser d’un goulot d’étranglement qui a longtemps entravé la mobilité de sa population et l’écoulement des marchandises», reconnaît un instituteur en poste à Tangamonté.
EBOMAF vient de transformer l’ancienne route défectueuse et capricieuse en une infrastructure moderne : «une voie large de dix (10) mètres en rase campagne et de treize (13) mètres en agglomération construit en couche fondation stabilisée en latérite avec une couche de roulement en béton bitumineux (BB) de cinq (5) centimètres d’épaisseur».

Les différentes localités traversées ont reçu un brin d’assainissement constitué de centaines de mètres de caniveaux et même un détour bitumé dans le village de Korbongo. L’urbanité de la ville de Dapaong s’est améliorée avec toutes les commodités dignes d’un boulevard à l’amorce de ce projet routier.
C’est une infrastructure moderne digne de ce nom que EBOMAF a signée dans cette partie Nord du Togo. Les points de franchissement ne constituent plus une épine sur cette voie. Quatre ponts dont trois avec pieux ont été érigés. Celui de Ponio, à la frontière avec le Burkina Faso, long de quatre-vingt (80) mètres, forge l’admiration. La restauration de l’environnement saute à l’œil avec le reboisement qui a lieu tout au long du tracé. Des retombées socio-économiques telles des forages et des retenues d’eau ont été également consentis dans des villages riverains.
A quelques encablures de Dapaong, le poste de péage, flambant neuf, attend du service tandis qu’à Ponio, les douanes togolaises se tiennent prêtes. La bretelle Dapaong-Ponio-Frontière du Burkina Faso est aujourd’hui attend d’être réceptionnée dans tous prochains jours. L’ouvrage bâti dans la région des Savanes a déjà sonné l’intégration sous régionale. «Une partie du trafic en direction du Niger, de l’Est du Burkina Faso et du Nord commence à basculer sur cette voie. Plus de trois cents camions sont enregistrés par jour sans compter les autres véhicules», confie un douanier au poste frontalier de Ponio. La bifurcation vient ainsi renforcer les échanges dans la sous région.
JE