Si le Groupe burkinabé EBOMAF suscite l’afro-optimisme chez les Togolais, il est une source de fierté pour tous les compatriotes burkinabé qui ont posé leur baluchon dans ce pays voisin. Partagée entre l’admiration des autochtones qui l’ont adopté au prix de la qualité de ses ouvrages et un sentiment d’appartenance, l’entreprise s’illustre comme une chancellerie qui n’a pas eu l’obligation de lettres de créances.

L’expertise et la force de frappe de EBOMAF lui ont couvert de lauriers au Togo, un pays où les travaux routiers ont été pendant longtemps la chasse gardée des multinationales occidentales. En rompant cet état de fait, le leader burkinabé du BTP est accueilli en un héros. Les voies et moyens de sa réussite axée sur le savoir-faire et l’excellence inspirent les uns à emprunter le même dynamisme et placent les autres dans une confiance totale du Burkinabé : sincère, intègre, travailleur. Le Burkina Faso n’a certes pas une représentation diplomatique au Togo mais la société, fondée par Mahamadou Bonkoungou en 1989,  joue déjà ce rôle de point focal. Elle converge les vues de la communauté sur un exemple plausible du caractère et de l’identité burkinabé. A travers sa présence sur plusieurs fronts du développement au pays de Faure Gnassingbé, EBOMAF participe au rayonnement de la patrie à l’extérieur et comble involontairement le vide d’une ambassade dans ce pays voisin. «Des collègues sont surpris de s’entendre expliquer que c’est une entreprise qui s’est créée et pris son envol au Burkina Faso. Autant ils doutent de son origine devant le beau travail abattu, autant cela représente une marque d’estime», raconte un Burkinabé, cadre dans une compagnie sous-régionale d’assurances.

Les compatriotes installés au Togo perçoivent en la réussite dans un domaine si exigent hors des frontières nationales de l’homme d’affaires venu de chez eux comme une affirmation inédite d’un leadership bien burkinabé. Tout en prenant exemple sur lui, certains le qualifient de porte-étendard valorisant à tous les égards la patrie. D’autres s’évertuent à vouloir suivre ses pas et apporter  mieux de la visibilité à leur Faso.  La brillante entrée du Groupe EBOMAF dans l’univers du BTP togolais est donc accueillie avec joie par l’ensemble de la communauté. Sans que le drapeau burkinabé ne soit physiquement dressé à la base du Groupe à Lomé, chaque engin ou véhicule flanqué de l’écriteau «EBOMAF» aiguise la fibre patriotique. «Aujourd’hui, nous marchons la tête haute dans tous les coins de Lomé et même du Togo grâce à EBOMAF. Entre étonnement et admiration, les Togolais ne tarissent pas d’éloges à notre endroit parce que toutes les entreprises africaines qui ont essayé de s’introduire dans ce secteur d’activité ont toutes échoué. EBOMAF est venue renverser la tendance et nous en sommes fiers qu’elle soit issue de notre pays», se réjouit Sayouba Baguian, menuisier à Adiodogomè. Comme ce jeune homme originaire du Burkina Faso, les étudiants et les fonctionnaires internationaux ainsi que les compatriotes profitent aussi de ce bel air d’estime et de considération. «Avec ce vent de la mondialisation, chaque pays s’identifie par une icône. Quand une entreprise nationale gagne du terrain, c’est son pays d’origine qui gagne. Les Américains se reconnaissent en Boeing ou Ford. Les Européens s’enorgueillissent avec Airbus. Et nous les Africains ? Vivement que EBOMAF tienne la route et se positionne aussi longtemps en une identité burkinabé voire continentale », explique Léandre Guigma en spécialisation au CHU-Lomé Tokoin.

Chaque membre de la communauté burkinabé du Togo se reconnaît en la saga de EBOMAF. Car les affaires représentent le meilleur canal pour transmettre les valeurs d’un pays. Et ce n’est pas pour rien que les présidents occidentaux sont plus enclins de se faire accompagner dans leurs voyages par des opérateurs économiques. EBOMAF s’est inscrit dans ce crédo et son succès lui rend bien l’écho d’une notoriété incontestable. Du citoyen lambda à la plus haute autorité, les Togolais saluent les bons sillons de cette coopération Sud-Sud. D’autres Africains apprécient aussi cette capacité et cette prouesse honorant tout un continent. «EBOMAF n’a pas seulement révélé un visage reluisant burkinabé mais celui aussi de tout Africains», se plaît à répéter Ibrahim N’Diaye, jeune Malien, coursier au Port autonome de Lomé.

Dans les principales villes, sur les grands axes, le Groupe est omniprésent sur les différents chantiers, l’échiquier social du Togo. A travers ses centaines d’engins et de véhicules dont la technologie et la modernité rivalisent de performance et de qualité, l’entreprise sème à tout vent les valeurs de la responsabilité sociale sur le territoire national togolais. Elle anime le paysage socioéconomique du pays en offrant des centaines d’emplois permanents et des milliers autres temporaires. En plus d’animer les différentes chaînes de la consommation avec des achats multiformes estimés à des milliards F CFA.  Toutes ces opérations contribuent à entretenir l’image positive du Burkina Faso au Togo.

J.E./A.B