Les populations de la région de Savanes sont si impressionnées des travaux déjà réalisés par EBOMAF sur l’axe Dapaong-Ponio-Frontière du Burkina Faso qu’elles croient que la construction de cette route s’arrête à l’étape de la mise en forme et de la couche de fondation. Et pourtant, les ouvrages d’art se succèdent. Le bitume va bientôt «avaler» la quarantaine de kilomètres.
L’aménagement de l’axe Dapaong-Ponio est une véritable bouffée d’oxygène aussi bien pour les habitants de la région de Savanes que pour les usagers de ce tronçon transnational vers le Burkina Faso et partant vers le Benin, le Niger. La route connaît actuellement une praticabilité telle que l’on croirait que sa construction est terminée. Même si le bout de tunnel est si proche, les habitants de la région de Savanes et les usagers d’horizons divers empruntent fréquemment et régulièrement cette voie plus qu’aux années antérieures. Les travaux qui ont débuté en septembre 2010 reçoivent un véritable coup d’accélérateur. «Pour celui qui connaissait l’état de cette voie, nous sommes déjà comblés à l’étape actuelle de sa modernisation. Regardez le trafic actuel. C’était inimaginable, il y a quelques mois. Il fallait faire un détour à cause de la précarité du tronçon et de l’absence totale de pont », raconte un instituteur en poste à Ponio. Dès la mise en forme du tronçon, le trafic a miraculeusement repris.
Même si l’affluence des automobilistes n’est pas à son comble, quelques camions et de nombreux motocyclistes animent la circulation. Conscientes de la déviation d’une importante partie du trafic de la route nationale 1 togolaise sur ce tronçon, les entreprises de transit accourent pour s’acheter des terrains à Ponio et s’ouvrir des représentations à la frontière burkinabè.
A grands coups, les pockelins, les bulldozers, les porte-chars et les bennes sont à l’ouvrage pour tenir les délais. Les bitumineuses et les finisseurs vont bientôt rentrer en scène. A chaque inspection du ministre des Travaux publics, Andjo Tchamdja et ses techniciens sur le chantier, le gouvernement togolais ne cache pas sa satisfaction d’avoir confié ces travaux à un géant du Bâtiment et des Travaux publics (BTP). Les avancées enregistrées par EBOMAF sont remarquables. «Sous la supervision de la mission de contrôle, du laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP), les travaux se déroulent selon le calendrier prévu dans le cahier des charges», indique Hamado Kourba, conducteur des travaux à Dapaong. Le chantier connaît une évolution de plus de 70% sur son calendrier.
Un ouf de soulagement pour une région et pour un pays
Depuis sa base de Korbongo, à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Tône, EBOMAF déploie les grands moyens pour réaliser la volonté de l’Etat togolais en matière de désenclavement. Ce site abrite l’administration, les engins lourds, les dépôts de carburant et de ciment, les services de ferraillage et de préfabriqués ainsi que les centrales de béton et d’enrobé. La mise en œuvre du procédé d’aménagement et de construction du trajet se ressent tout au long du trajet pour entreprendre le revêtement, la couche de fondation en latérite, le sol ciment, le grave non traité (GNT) et le béton bitumineux (BB). L’effervescence constatée sur le tronçon témoigne de l’ampleur de la tâche. Sur tout le trajet, des équipes s’activent à différentes tâches. «Pour la conduite des travaux, EBOMAF, dans sa logique d’utilisation de la main d’œuvre locale, a fait appel à une vingtaine de tâcherons qui emploie en moyenne dix personnes chacun», soutient l’ingénieur en Génie civil, Hamado Kourba. La couche de forme (terrassement) ainsi que celles de base et de fondation ont été effectuées sur les trente-huit (38) kilomètres. Les autres étapes sont en train d’être franchies dans la sérénité.
Le scénario de modernisation de la route Dapaong-Ponio, si essentielle au trafic transfrontalier avec le Burkina Faso, le Bénin et le Niger suit donc son cours normal. Bien que précédemment conçues avec des erreurs d’appréciation par le maître d’œuvre, les ouvrages d’art n’ont pas considérablement influencé le timing de l’entreprise.
«Des erreurs de calculs inhérents à la maîtrise d’ouvrages notamment la distance d’atteinte de la roche des pieds ont été constatées à une phase critique. Il a fallu reprendre les estimations et cela a entraîné un léger retard dont la capacité matérielle et technique de l’entreprise ont permis de surmonter rapidement», relève Hamado Kourba. Il s’agit notamment des quatre (4) ponts jonchent le tronçon : Tangamonte (60 m), Nadongou (60 m), Tamboaga (40 m) et Ponio (80 m). Dans ce domaine, EBOMAF a déjà confirmé sa maîtrise parfaite de la construction des ouvrages d’art. Le matériel approprié et performant acquis permet d’appréhender sereinement toute sorte de chantiers. Les engins liés au bitume se tiennent prêts pour conclure les travaux. Ce raccourci certain pour accéder maintenant sans difficulté à Pama, Fada N’Gourma ou Niamey (Niger) sera une réalité très bientôt. D’autant plus que la voie bitumée de la partie burkinabè à partir de Kompienga attend d’accueillir un trafic plus intense.
E.P/A.B
Pour un désenclavement, ç’en est vraiment un. Avant que le goudron ne vienne parachever l’ouvrage, les habitants de la zone sont déjà soulagés. La circulation des personnes et des biens commence à être une réalité dans cette partie du Togo jadis oubliée des autorités. Les activités socioéconomiques ressentent un impact très positif de cette voie nouvelle. En plus l’entrepreneur entretient de très bons rapports avec les populations riveraines au point de les soutenir parfois avec de petits fonds pour entreprendre aussi. C’est un homme très sociable et tout Dapaong se souviendra de lui pour ses largesses. Bientôt il ouvrira le chantier Dapaong-Mandouri et c’est tout à son honneur d’avoir contribuer au développement du Togo par la route.