Un an après le lancement des travaux d’aménagement et de construction de l’axe Koudougou-Dédougou, le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao s’est rendu, vendredi 10 juin 2011 sur le chantier pour jauger son état d’avancement. Entre le satisfecit formulé par le chef du gouvernement et l’énormité du reste des tâches à accomplir, le Président Directeur Général (PDG), Mahamadou Bonkoungou, du Groupe EBOMAF, entreprise adjudicataire, affiche son optimisme de relever, encore une fois, ce grand défi du désenclavement du grenier national.
Sidwaya (S.) : La construction de la route Koudougou-Dédougou est un projet majeur de désenclavement avec de nombreux ponts à réaliser. Quelles sont les difficultés majeures rencontrées par votre entreprise dans l’exécution des travaux ?
Mahamadou Bonkoungou (M.B.) : Les difficultés majeures auxquelles le chantier se trouve confrontées demeurent l’approvisionnement des agrégats. Tout est importé parfois loin du tronçon. Le sable vient de Bobo-Dioulasso et le gravier concassé de Kombissiri à trente (30) kilomètres au sud de Ouagadougou. Il y a également la forêt classée de Tiogo qui empêche tout prélèvement de la latérite sur une distance d’environs vingt (20) kilomètres. Ce sont des réalités ignorées de nombreuses personnes. Et pourtant, ce sont des facteurs essentiels. En dehors de ces entraves dont la détermination des techniciens et des ouvriers permet de surmonter, un tant soit peu, les travaux vont bon train selon le timing fixé par l’entreprise.
S. : Un nombre important d’ouvrages d’assainissement jonche la route Koudougou-Dédougou. Quel est leur état d’avancement? Qu’est-ce qui est entrepris dans les agglomérations traversées ?
M.B. : Les ouvrages d’assainissement sont très bien avancés. Les caniveaux d’évacuation sont également prévus au niveau des agglomérations traversées. Le visage de la ville de Dédougou a changé. Elle enregistre déjà une longueur d’avance dans les réseaux divers érigés dans le cadre du Projet. C’est un constat rassurant à tout point de vue. Au fur et à mesure que les travaux avancent, les ouvrages nécessaires dans les agglomérations seront tous effectués comme il se doit. Le projet accorde une attention particulière à ces localités concernées dans le processus d’aménagement et de construction de cette voie. L’axe Koudougou-Dédougou nécessite, à lui seul, cent cinquante-trois (153) ouvrages d’assainissement. Dans ce domaine précis là, EBOMAF dispose d’une réelle expertise qui rassure et forge, en grande partie, sa notoriété.
S. : La question de décaissement des fonds est posée, à chaque fois, par les adjudicataires des marchés routiers. Qu’en est-il exactement puisque vous l’avez aussi soulevé ?
M.B. : Comme l’a si bien expliqué le Premier ministre lui-même, le problème des décaissements réside dans les procédures. Il n’y a rien à dire pour ce qui est du budget de l’Etat. Le premier décaissement a eu lieu et le paiement d’un autre décompte est attendu incessamment. Mais certains retards constatés dans la mobilisation des ressources étonnent à plus d’un titre. Un des bailleurs de fonds à savoir le Fonds OPEP (organisation des pays producteurs de pétrole) n’a, jusqu’à ce jour, toujours pas payé son avance de démarrage de ce projet routier auquel il a souscrit au financement. Le préjudice est réel car au delà de la date de démarrage, le décompte prend effet.
Ce sont des considérations à prendre en compte dans l’appréciation de l’exécution des travaux routiers. Ce que les uns et les autres semblent perdre de vue, bien souvent, avant que l’Etat et ses partenaires ne s’accordent pour débloquer les ressources convenablement, il arrive parfois que des adjudicataires de marché s’échinent à accomplir des sacrifices financiers énormes et mettre des projets sur les rails en attendant que les procédures de décaissement aboutissent. Ces efforts sont consentis sans fanfare ni tambour. Mais ils sont, malheureusement, incompris quand ils insistent sur la question de décaissement. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont souvent à bout de souffle dans leur volonté de préfinancer. C’est une réalité qui peut constituer un goulot d’étranglement dans la conduite du chantier. Et la visite sur le terrain d’une personnalité comme celle du chef du gouvernement offre l’opportunité d’en parler en toute franchise afin que des solutions concertées soient trouvées dans l’intérêt de tous.
S. : Outre ces difficultés, y a-t-il d’autres phénomènes qui pourraient influer sur le respect du délai imparti pour la fin des travaux ?
M.B. : Un délai de trente (30) mois a été arrêté pour la concrétisation du projet. A EBOMAF, nous sommes sereins et estimons que le temps imparti est largement suffisant pour aménager et construire la route Koudougou-Dédougou selon les normes prescrites dans le cahier des charges. Les moyens humains, techniques, matériels existent et sont mis en branle, nuit et jour, pour atteindre cet objectif de développement qui passe par cet axe routier si vital pour le pays. Le délai sera respecté. Il n’y a aucune inquiétude à ce niveau. C’est un challenge pour lequel nous prions, sans cesse, et tenons à gagner dans les délais.
S. : Quel est votre commentaire face aux inquiétudes de certains qui pensent que la réalisation des ponts sera le premier casse-tête sur ce projet?
M.B. : EBOMAF a une forte expérience des ouvrages d’art, qui dépasse même les frontières nationales. A ce jour, les ponts à construire sur le tronçon connaissent un taux de réalisation entre 45 et 50 % aussi bien dans la province du Boulkiemdé que dans celle du Mouhoun. Sur ce plan là, les craintes se dissipent au fil du temps que le chantier s’exécute dans la sérénité. Pour peu que les Burkinabé se fassent mutuellement confiance, ils sauront puiser dans leurs tréfonds un savoir-faire pour jouer dans la cour des grands à l’international. EBOMAF représente la preuve que leur pays abrite réellement des entreprises compétitives, capables de conduire et de réussir tout ouvrage dans le domaine des BTP. Il faut s’en convaincre maintenant et encourager les promoteurs qui s’y investissent dans la promotion de l’expertise nationale.
S. : En tant que fils de la région de la Boucle du Mouhoun, la réalisation de cet ouvrage ne revêt-il pas une sorte de défi lancé à vous-même ?
M.B.: En tout cas, l’attribution de cet important marché à mon entreprise sonne comme un défi à relever. C’est d’ailleurs un devoir. Car depuis la nuit des temps, j’ai emprunté ce tronçon pour me rendre à la capitale et vice-versa. S’il y a quelqu’un qui attend avec impatience la réussite et la fin des travaux, c’est bel et bien moi. Personne ne peut me relater les difficultés actuelles liées à la circulation sur ce tronçon et me montrer l’importance de sa modernisation. Si Dieu a voulu que cette mission me soit confiée, puisse sa volonté s’accomplir afin que soit démenti l’adage selon lequel : «Nul n’est prophète chez soi». Cette route est d’abord mienne. C’est un challenge propre à moi. Je mettrai donc tout mon cœur et ma filiation à la terre de la Boucle du Mouhoun pour que le bitumage de la voie Koudougou-Dédougou s’opère effectivement dans les délais et les normes prévus. Ce n’est pas une promesse. C’est l’expression d’une foi pour laquelle je sais compter sur les bénédictions des filles et fils de la région pour tenir admirablement ce pari.
Propos recueillis par Eugène PATOIN
Vraiment pdg, on est content de toi. Tout le monde disait que tu a abandoné la route et te revoila. Actuelemen, nous on soufre de deviaçion mais on sai que ce sera pour notre bien plu tar. Courage, on te soutien. Si route là es resté depui indépandance sans goudron, c’es pa mintenan que y a travail deçu qu’on va se plindre. On na ka laissé ebomaf faire route là trankilement
Je suis enseignant en lyce9e dupies bientf4t 25 ans. les relations entre parents et enseignants, jamais faciles, se tendent de plus en plus parce que la socie9te9 promeut un hyperindividualisme qui n’est pas compatible avec la gestion de groupes de plus en plus importants (j’ai de9marre9 e0 40 par classe, mais ce n’e9taient pas les meames ). Un exemple cette anne9e: une classe de colle8ge n’a pas de manuels, parce que la re9gion n’en a pas pre9vu assez. une colle8gue l’explique aux parents, s’attendant e0 une mobilisation (parce que les profs, quand ils re2lent, e7a fait longtemps que plus personne ne les e9coute). la seule re9ponse a e9te9 Ah ben mon fils il est pas tombe9 dans la bonne classe . Les autres, peu importe Je n’ai de proble8mes dans mes relations avec les parents que dupies cinq-six ans, parce qu’ils rendent les enseignants en face d’eux responsables des lacunes de leur enfant. c’est, en partie seulement, vrai. mais un prof de Frane7ais n’a pas de recette miracle pour faire miraculeusement progresser en expression e9crite, en deux ou trois semaines. et ce sont des enseignants que les parents exigent de bonnes notes, de9responsabilisant de plus en plus leurs enfants. Seule la re9ussite compte, peu importe comment on y arrive. les enseignants sont ve9cus comme des empeacheurs de re9ussite. je ne nie pas les de9fauts enseignants releve9s ci-dessus, vrais et exaspe9rants. mais il faut voir tous les aspects du proble8me
Assimbi Joachim, Sociologue du tivaarl dit :Seul le tivaarl libe8re l’homme. Les dirigeants africains ont inte9reat e0 inte9grer cette ve9rite9 vraie dans leurs politiques de de9veloppement. Si des milliers de ressortissants du continent notamment les jeunes fuient leur pays au pe9ril de la vie pour d’autres horizons, c’est que le climat du tivaarl en Afrique offre tre8s peu d’opportunite9s et de possibilite9s d’insertion. L’exemple de cette entreprise relate9 ici est e9mouvant. EBOMAF rend un sacre9 service aux Etats qui lui ont confie9 des travaux en ce sens que dans l’exe9cution des chantiers, elle lutte contre le chf4mage qui est en fait le pie8ge de tous les dangers, les troubles dans nos pays. Un emploi est une source de libe9ration, d’inde9pendance, de liberte9, de promotion. Une embauche permet de se re9aliser et de compter dans la socie9te9. Il ne suffit pas de construire des infrastructures mais que leur de9veloppement ge9ne8re un environnement de cre9ation et de partage de richesses au sein de la population, c’est cela l’essentiel. Il faut responsabiliser et retablir les entreprises africaines dans leur rf4le de catalyseur du progre8s e9conomique et social. Puisse cette dynamique qui semble guider le PDG de EBOMAF inspirer plusieurs de ses camarades. L’Afrique ne trouvera ve9ritablement le chemin du de9veloppement que si ses pays sont dote9s d’e9quipements modernes en meame temps que ses filles et fils disposent du minimum vital pour survivre. C’est formidable de savoir que sur les chantiers de EBOMAF des Burkinabe8, des Be9ninois, des Maliens, des Togolais, des Se9ne9galais, des ivoiriens, des Ghane9ens et des Occidentaux se cf4toient dans un esprit d’inte9gration pour gagner honneatement leur pain. C’est l’image d’une Afrique nouvelle unie par le tivaarl. Que EBOMAF persiste donc dans cette de9marche pour construire une entreprise ve9ritablement panafricaine. ASSIMBI Joachim, Groupe d’e9tudes et recherche-action sur le tivaarl du de9veloppement
Ousmane CISSE, membre de l’Organisation des tuoespartnrrs du Faso (OTRAF) dit :C’est un re9el plaisir d’apprendre que cette voie capitale est en train d’eatre rehabilite9e. Ce sera bientf4t la fin du cauchemar car nos travailleurs, nos camions et nos marchandises ont longtemps paye9 les frais de l’e9tat de9fectueux de cette route. Connaissant le serieux avec lequel notre compatriote EBOMAF re9alise ses travaux, je fonde l’espoir que ce sera l’une des plus belle voie transfrontalie8re que nous aurons tre8s bientot sur l’axe Burkina-Lome9. Bonne suite de chantier!