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Mahamadou Bonkoungou, Président-Directeur Général de EBOMAF : « Personne ne se cache derrière ma société »


Son entreprise est très connue. Sa personne l’est moins. Avant de rencontrer le PDG d’EBOMAF, on fantasme sur sa personnalité : on l’imagine dandy en costume-cravate où amateur de basin riche bardé de chaînes et de gourmettes en or. Rien de tout cela. ..

…Ce vendredi 28 août 2009, c’est très simplement vêtu, comme à l’accoutumée, que le PDG d’EBOMAF S.A., Mahamadou Bonkoungou, nous ouvre les portes de son bureau. Sa gandoura en tissu carreaux dépare le charme discret du lieu, spacieux et discrètement orné. Une télé à écran plat est accrochée sur un des murs. De nombreux documents sont empilés dans une bibliothèque pendant que d’autres sont entassés sur un meuble placé derrière le fauteuil du maître de Céans. Le tableau ne serait pas complet sans les distinctions honorifiques et ces engins lourds en miniature comme la niveleuse, la pelle hydraulique et le concasseur qui garnissent le mobilier principal du « Boss ». « Je suis à votre disposition », lance-t-il. Pour combien de temps ? 30 mn ? Une heure ? Plus ! Pas moins de 2h 30 mn d’entretien. Une marque d’attention qui mérite d’être soulignée pour qui connaît l’emploi du temps, particulièrement chargé, d’un entrepreneur de sa trempe.

Qui est le PDG de l’Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils (EBOMAF S.A.) ?

• EBOMAF signifie Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils. J’en suis le président directeur général. A l’état civil, je suis Bonkoungou Mahamadou, né le 23 mai 1966 à Dédougou. Je suis marié et monogame. Fils de feu Bonkoungou Mamoudou et de feue Ouédraogo Salimata, je suis originaire du Passoré, plus précisément de Latodin. J’ai effectué pratiquement tout mes cycles primaire et secondaire entre Dédougou, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. C’est après l’obtention du Baccalauréat D que j’ai décidé de me lancer dans le commerce.

Mais qu’est-ce qui vous a poussé à arrêter brusquement vos études, qui s’annonçaient pourtant prometteuses ?

• Mon père a été un grand commerçant à Dédougou où il a émigré. Dans les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins, des anciens se souviennent encore de « Zind-Naba », le pseudonyme de mon père. Il est décédé en 1983. L’héritage a été géré par mes frères et demi-frères pendant que j’étais toujours élève. Après le Baccalauréat, l’idée m’est venue de me lancer, moi aussi, dans les affaires.

En plus de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, les deux grandes villes du Burkina, EBOMAF a une grande représentation à Dédougou, une localité relativement petite. Cette présence dans votre ville natale n’obéit-elle pas davantage à des raisons affectives qu’économiques ?

• La raison en est simple : nous sommes soucieux du développement de la boucle du Mouhoun, plus précisément de la province du Mouhoun [NDLR : dont Dédougou est le chef-lieu]. Cette présence est pour nous un moyen de contribuer à l’œuvre d’édification de cette localité, qui nous a vu naître et nous a tout donné. En un mot, nous lui sommes rédevable et, autant que faire se peut, nous continuerons de lui apporter notre soutien.

EBOMAF est donc une société familiale mais aussi une société anonyme. Est-ce à dire qu’elle compte en son sein des actionnaires en dehors de la fratrie Bonkoungou ?

• EBOMAF est né en 1989 à Dédougou en tant qu’Etablissement Bonkoungou Mahamadou et frères. En 1999, il est devenu une société à responsabilité limitée (SARL) avec une nouvelle dénomination : Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils. Ses actionnaires, pour revenir à votre question, sont monsieur Mahamadou Bonkoungou, c’est-à-dire moi-même, et deux de mes enfants, que sont Bonkoungou Alizèta et Bonkoungou Aziz. De 1999 à 2006, nous avons connu une avancée notable avec seulement un capital de cinq millions de francs CFA. Alors, nous avons décidé d’augmenter le capital et de changer de forme juridique. C’est pourquoi nous sommes passés d’une société à responsabilité limitée à une société anonyme avec un capital de trois cent millions (300 000 000) F CFA. Mais je précise qu’il n’y a pas eu d’apport financier extérieur. Le nombre d’actionnaires est resté également le même : mes deux enfants et moi. Nous avons travaillé à rendre le capital plus consistant, car, comme toute entreprise, nous avons des ambitions.

Avant que vous ne vous lanciez dans le BTP, quelle a été le point de départ de la société ?

• J’ai connu beaucoup d’expériences dans la vie. Après le Baccalauréat, j’ai ouvert une boutique de vente de cassettes de musique, que j’importais de Lomé, de Monrovia et de Lagos. Je ramenais aussi de ces villes des groupes électrogènes et des appareils de musique. Après, je me suis lancé dans le commerce de l’or avec la mine de Kalsaka [NDLR : dans la province du Yatenga]. Je rachetais aux orpailleurs le métal précieux à l’état brut, que j’exportais ensuite vers Cotonou. J’en revenais avec des pièces détachées de moto et des appareils électroménagers. Toute la ville de Yako me connaissait à l’époque pour cette activité, que j’ai exercée pendant plusieurs années.

On se rend compte que, depuis, les affaires ont beaucoup prospéré au point qu’aujourd’hui, d’aucuns disent qu’EBOMAF serait en réalité une société prête-nom.

• Il m’arrive parfois d’entendre en effet par-ci par-là qu’EBOMAF est une société prête-nom. Mais, pour moi, tout cela ne veut rien dire. C’est ceux qui ne nous ont pas connus au départ qui, de nos jours, au vu de ce que nous sommes devenus, inventent des explications de toutes sortes. Et je me demande au juste ce que les gens veulent. Tantôt le PDG d’EBOMAF a été gravement blessé par son personnel et évacué en Europe, tantôt EBOMAF n’est qu’un prête-nom, etc. Je le dis et je le répète, mes enfants et moi sommes les seuls propriétaires de la société EBOMAF S.A. Jusqu’à la date d’aujourd’hui [NDLR : l’entretien a eu lieu le vendredi 28 août 2009], personne d’autre n’a un apport dans l’entreprise, en dehors des banques auprès desquelles nous sollicitons des prêts, et des partenaires français qui nous soutiennent par la fourniture de matériels à crédit. Mes seuls associés sont mes enfants. Je pense d’ailleurs que ces médisances viennent de la concurrence, qui cherche à détruire notre prestige à travers ces allégations, mensongères et honteuses.

Pour être précis, on avance, par exemple, que derrière monsieur Bonkoungou se cacherait monsieur François Compaoré, le petit frère du président Blaise Compaoré.

• François Compaoré est un homme que je connais tout comme je connais d’autres hommes. J’ai entendu cette version. Vous savez, dans la concurrence, lorsqu’on veut vous déstabiliser, on utilise toutes sortes de stratégies, comme, par exemple, lancer dans l’opinion publique des rumeurs, même des plus invraisemblables. Les sociétés concurrentes qui sont à l’origine de ces contrevérités connaissent, elles aussi, monsieur François Compaoré. Mais je n’ai jamais entendu dire que ce dernier est derrière tel entrepreneur ou tel autre. François Compaoré n’a aucune action à EBOMAF. Il ne m’a jamais fais cas de son intention d’en avoir, moi non plus je n’y ai jamais songé. J’ai avec lui de simples bons rapports.

De bons rapports de quels genres ?

• Des rapports de gouvernant à gouverné. François Compaoré fait partie de l’élite politico-administrative qui gère actuellement le Burkina Faso. Pour cela, il est appelé à écouter tout citoyen burkinabé qui désire, un jour ou l’autre, entrer en contact avec lui.

Aucune relation politique avec le frère cadet du président ?

• Aucune. Seulement des relations d’amitié, des relations qu’un citoyen peut avoir avec un dirigeant qu’il estime bien.

La rumeur fait état aussi de la présence derrière vous du colonel-major Gilbert Diendienré, chef d’état-major particulier du président du Faso.

• (Rires). Le colonel-major Gilbert Diendéré est un grand-frère à moi, puisqu’il est de Saaba, localité située à quelques kilomètres de Latodin, mon village. Dans la tradition, les Diendéré sont des Bonkoungou. Diendéré, c’est un nom de guerre. Le nom originel des Diendéré, c’est Bonkoungou. Pour cela, nous avons des rapports de personnes qui viennent de la même province. C’est normal qu’il soit derrière moi.

Oui, mais quand on dit qu’il est derrière vous, c’est pour dire qu’il est membre de la société.

• Ah ! Si c’est ça, c’est faux et archifaux. Gilbert Diendéré est de ma grande famille, et mes relations avec lui sont d’ordre familial. EBOMAF ne bénéficie d’aucune participation du colonel-major Diendéré.

Au terme de notre tournée sur une partie de vos réalisations, on s’est rendu compte que votre entreprise a été attributaire de beaucoup de gros marchés. Nouvel arrivant dans le secteur des BTP, rafler tant d’offres publiques ne vous met-il pas un peu mal à l’aise face aux anciens ?

• Pas du tout. Nous sommes dans un monde de concurrence, où seuls les meilleurs gagnent. Mais, contrairement à ce que vous dites, à travers nos chantiers que vous avez visités, vous devez vous être rendu compte que nous ne sommes pas un nouvel arrivant : nous existons depuis 20 ans, et cette évolution suit les règles d’une société bien organisée qui aspire à grandir et qui met, de ce fait, tous les moyens logistiques, techniques et humains pour asseoir une base solide et exécuter dans les délais tout contrat qui lui est confié conformément aux règles de l’art. Par ailleurs, prenez le secteur des hydrocarbures. Il fut une époque où on ne parlait au Burkina que de SHELL et de TOTAL. Aujourd’hui, il y a PETROFA, qui est aussi présente dans tout le pays. Nous estimons que si on a obtenu beaucoup de marchés, comme vous le dites, c’est parce que nous exécutons des travaux de bonne qualité et dans les délais requis.

Vous mettez en avant vos compétences techniques. Mais on sait aussi qu’EBOMAF a obtenu des marchés de gré à gré. Ce qui amène aussi à penser à des arrangements sur fond de corruption et autres pots de vin.

• Les pots de vins et les corruptions, je n’en connais pas. Mais vous croyez que cela suffit pour donner des marchés d’une certaine envergure à une entreprise ? Ce n’est pas possible. On a vu des chantiers confiés à des sociétés sur la seule considération politique, et au finish, les travaux ont été mal exécutés ou pas du tout exécutés. Ceux qui sont du secteur du BTP, donc qui connaissent la réalité du terrain, mais qui font courir des rumeurs malveillantes sont de mauvaise foi. Il faut que les gens arrêtent de gober tout ce qu’on leur sert comme explications. Si EBOMAF rafle des appels d’offres, comme vous l’avez dit, c’est parce qu’elle exécute les ouvrages dans les délais et dans les règles de l’art. Nous avons obtenu des marchés de gré à gré, mais c’était en conformité avec la réglementation et la procédure en vigueur.

Mais obtenir l’exécution d’un projet comme celui de la ZACA (zone d’activités commerciales et administratives) sur la base d’un simple gré à gré, reconnaissez que, forcément, ça suscite des interrogations.

• Nous avons obtenu le marché du projet ZACA par suite d’une consultation. Il nous a été confié l’exécution des travaux de voiries et d’assainissement. Techniquement, aucune autre entreprise ne devait venir faire le revêtement bitumineux, parce que c’est nous qui garantissons les travaux de voiries et d’assainissement. C’est cette clause technique qui nous a donné droit au marché du revêtement. Au moment même où on souscrivait au marché de voiries et d’assainissement, nous avons fait une offre pour le bitumage. Cette dernière a été effectivement retenue après l’exécution des travaux de terrassement et de canalisation. Mais c’était en concurrence avec d’autres entreprises de la place.

Mais, finalement, votre chantier à la ZACA n’est pas totalement achevé.

• Je comprends bien l’opinion publique sur cette question-là parce qu’il y a des milliers de caniveaux préfabriqués qui sont toujours stockés sur le site du projet. Ce qui fait dire aux gens qu’EBOMAF n’a pas terminé ses travaux. Mais que les uns et les autres sachent que les caniveaux et dallettes qui sont stockés à la ZACA font partie d’un avenant que le ministère de l’Habitat a signé et qui suspend les travaux appelés hors site. En fin de compte, le marché qui a été retenu ne concernait plus que la partie intrasite, qui est, de nos jours, totalement exécutée. Les travaux hors site, il faut le signaler, vont de l’avenue Bassawarga en passant devant l’aéroport pour rejoindre l’avenue de l’Indépendance. Ils concernent aussi l’avenue Houari- Boumediene. La réalisation des caniveaux longeant toutes ces voies a été, entre-temps, suspendue par l’autorité compétente. Parlons maintenant de l’aménagement des voies de la Patte-d’Oie, en l’occurrence des rues 15-236 et Bagem-Nini à Ouagadougou. Un tronçon de 4 km qui a coûté 4 milliards de francs, soit 1 milliard le kilomètre.

D’aucun y ont senti une forte odeur de surfacturation.

• Le marché des rues 15-236 et Bagem-Nini est revenu exactement à 3 922 290 112 (trois milliards neuf cent vingt-deux millions deux cent quatre-vingt dix mille cent douze) de nos francs. Sur cet aménagement, j’ai été interpellé par les journalistes, et je leur ai fait comprendre qu’il y a même des tronçons de 100 mètres qui coûtent 2 à 3 milliards. Tout dépend de ce que les techniciens du ministère ont demandé comme terrassement, comme support du revêtement bitumineux. Ici, le support demandé n’est pas le même que celui du projet ZACA. Sur les rues 15-236 et Bagem-Nini, il s’est agi d’un traitement spécial avec du CBR [NDLR : California bearing ratio, méthode de contrôle de la qualité des sols] compris entre 95 et 100%, de l’amélioration de la couche de base au concassé. A tout cela il faut ajouter l’éclairage de la chaussée, qui est, d’habitude, du ressort de la SONABEL, mais a été cette fois-ci confié à l’EBOMAF. Avec l’aménagement du rond-point situé entre Bagem Nini et la rue 15-236 et tous les travaux additionnels et complémentaires, les coûts de revient ont forcément grimpé, mais sont restés conformes aux prix officiels.

Est-ce qu’EBOMAF est présent à l’étranger ?

• Depuis la création de l’entreprise, nous cherchons, comme tous les autres, à évoluer. Mais, à l’heure où je vous parle, nous n’avons pas encore entrepris de chantier à l’extérieur du Burkina Faso. Néanmoins, nous avons été contactés depuis la Guinée Equatoriale, le Mali, le Bénin et le Niger. Nous pensons être bientôt présents hors de nos frontières.

Parmi toutes vos réalisations, laquelle fait le plus votre fierté ?

• Je suis fier de toutes mes œuvres. Mais je reconnais que l’exécution des travaux de terrassement et de canalisation du projet ZACA nous a particulièrement marqué. Car nous en avons tiré beaucoup d’expériences et de satisfaction. Nous en sommes d’autant satisfaits qu’avec l’appui technique de nos partenaires français, nous avons mené le chantier à terme et dans les délais.

Le milieu du BTP est un milieu de requins, où les grands mangent les petits. Quelles sont vos relations avec les autres entrepreneurs du secteur ?

• Un milieu de requins, c’est trop dire. Nous avons de bonnes relations humaines avec nos concurrents, si je puis les appeler ainsi. Jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas eu de divergences fondamentales avec qui que ce soit.

Mais les autres entrepreneurs vous reprocheraient votre manie de débaucher leurs ouvriers et leurs techniciens.

• Je pense que les gens débauchent aussi les ouvriers d’EBOMAF. Nous avons toujours mis l’accent sur la qualification de la main-d’œuvre. Grâce à l’expertise de nos partenaires français, nos employés reçoivent des formations professionnelles. Mais certains petits malins ne trouvent pas mieux à faire que de les débaucher.

Quels sont vos rapports avec le personnel ?

• Au Burkina Faso, et partout en Afrique, il est difficile de savoir ce que l’autre pense de toi. Ce qui est sûr, nous œuvrons à payer les salaires à temps à chaque fin de mois. Dans la mesure de nos possibilités, nous faisons tout pour garantir aux employés de meilleures conditions de vie et de travail. Maintenant, si vous avez appris d’autres choses, je suis prêt à en discuter.

Nous avons surtout appris que vous êtes un homme très généreux aussi bien à l’égard de vos travailleurs que de tous ceux qui sollicitent votre aide. Est-ce de la charité musulmane ou une façon de redistribuer la richesse ?

• C’est la manifestation d’une éducation parentale. Je me rappelle que, tout petit, je voyais mon père distribuer de l’argent. Alors, je n’ai fait que suivre l’exemple de mon géniteur. Ma conviction, c’est qu’il faut aimer son prochain comme Dieu nous aime.

Vous avez aussi la réputation de collectionner des véhicules de luxe. Par passion ou exhibitionnisme ?

• Les gens parlent d’une chose et de son contraire. Est-ce que quelqu’un peut confier ses biens à autrui et laisser ce dernier faire des dépenses somptueuses, comme payer des véhicules de luxe ? Si monsieur François Compaoré était actionnaire à EBOMAF, comme on le dit, est-ce qu’il me regarderait gentiment rouler dans des voitures luxueuses ou me regarderait investir dans ma ville natale (Dédougou) ? C’est pourquoi je dis que la rumeur avance quelque chose et son contraire. Ces soi-disant grosses cylindrées dont on parle sont acquises grâce à un partenariat que nous avons avec une société alsacienne qui évolue dans le domaine du matériel des TP et des véhicules de grande marque. Si j’ai l’occasion d’en profiter, je ne vais pas m’en priver !

Riche, vous l’êtes assurément. Pour autant, le PDG d’EBOMAF est-il un homme heureux ?

• Non, je ne suis pas un homme heureux. Là, pas du tout. Parce qu’on me qualifie de riche, et, en même temps, on raconte toutes sortes d’histoires sur mon entreprise. Quand la rumeur, savamment nourrie par les concurrents, ne parle pas de société prête-nom, elle distille, à l’approche des séances de dépouillement d’offres, des intox du genre monsieur Bonkoungou a été évacué dans un état comateux vers la France. Cette compétition malsaine ne me laisse aucun moment de répit. Comment voulez-vous que je sois heureux dans ces conditions ? Lorsque vous bâtissez une entreprise, plusieurs années durant, à la sueur de votre front et à la force de votre poignet pour que, finalement, on vienne dire que vous n’y êtes qu’un figurant, avouez avec moi que c’est pénible à endurer. Sans compter le stress permanent que provoquent le travail, la recherche continue de la qualité et la gestion des hommes. Tout ça réuni, croyez-moi, ça vous donne des insomnies. Comme vous l’avez rappelé, l’argent ne fait pas le bonheur. Vous parlez de grosses voitures, mais sachez qu’on y sue malgré la climatisation. Je suis un homme à problèmes.

La rumeur vous afflige tant ?

• Plus que vous ne pouvez l’imaginer. Je redis et je répète de nouveau à l’intention de l’opinion publique, que d’aucuns tentent maladroitement de manipuler, qu’EBOMAF SA n’a que trois actionnaires : monsieur Bonkoungou et ses deux enfants. Personne d’autre n’y a une part d’actions. En dehors des crédits bancaires que nous utilisons dans l’exercice de nos activités, nous ne bénéficions d’aucun apport financier extérieur. C’est dommage que, dans le monde de l’entrepreneuriat, les uns en viennent à faire usage de toutes sortes de rumeur et de médisance pour nuire aux autres. Tout le matériel que vous voyez circulez çà et là a été acquis sur fonds propres et avec des crédits de partenaires étrangers et des prêts octroyés par des banques de la place. Tout cela est vérifiable. J’invite les concurrents qui distillent le poison du cancan sur notre réputation à changer leur fusil d’épaule. Nous avons plusieurs fois été la cible de montages machiavéliques dans le seul but de nous disqualifier de la course vers l’obtention des marchés publics.

C’est malsain. Tout ce qu’EBOMAF est aujourd’hui, il le doit à son travail et à ses compétences. Prenez le cas de la réalisation des écoles communément appelées « écoles japonaises », où c’est EBOMAF qui a obtenu la plus grosse part des lots. Les passations des marchés et les contrôles techniques, draconiens, ont été assurés par le pays du Soleil-Levant. Croyez-vous que nous avons soudoyé les Japonais ? Même si vous êtes fils de président ou de je ne sais qui, si vous n’avez pas le savoir-faire, on ne continuera pas à vous octroyer des marchés que, certainement, vous ne saurez bien exécuter. Seul le travail paie. Tôt ou tard.

Entretien réalisé par Alain Saint Robespierre




16 thoughts on “Mahamadou Bonkoungou, Président-Directeur Général de EBOMAF : « Personne ne se cache derrière ma société »

  1. LARE KOUSSAGUE Bantéb

    après avoir lu l’entretien, je présente mais félicitation au PDG d’EBOMAF pour son savoir-faire. C’est un grand Homme Africain que je vois et tous les Africains devraient le reconnaitre ainsi, car il est une fierté.

    Je suis Togolais et à voir tout ce qui se passe avec les travaux d’aménagement de la ville de Lomé avec EBOMAF, j’ai la garantie que c’est la qualité dans le BTP qui s’installe chez nous.

    Une fois encore du courage.

    LARE KOUSSAGUE Bantéb
    Ingénieur Géologue de Conception,
    Chef Service Production à la Société Togolaise des Eaux (TdE)

    Tél.: (228) 90 02 34 97

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  2. Didier HOUNMENOU

    Bonjour messieurs
    c’est avec un réel plaisir que j’ai l’interview de monsieur le PDG du groupe EBOMAF. J’avoue que je suis sidéré par son courage et sa détermination.
    Depuis que j’ai découvert le site de la société, je ne manque pas de le visiter surtout voir les réalisations et cela me donne envie de travailler avec le groupe. C’est de ces africains que nous voulons, c’est comme monsieur YAYA SALAMI, PDG du groupe ADEOTI-SARL au BENIN. Je vous félicite.

    Didier HOUNMENOU
    Assistant Travaux COLAS AFRIQUE (BENIN)
    Tél: (229) 97 117 303 / 95 242 464

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  3. Godwin Ajajvon

    EBOMAF? ce qu’il est entrain de réaliser dans mon pays le Togo dépasse tout entendement et confirme la qualité de leurs travaux. La preuve, il y a deux projets de constructions actuellement au Togo; l’un octroyé aux chinois et l’autre à EBOMAF. allez voir la comparaison..y a pas match; EBOMAF haut les mains.
    Les africains doivent cesser de dénigrer leur prochain lorsque celui ci réalise quelque chose de bien. c’est ça qui nous tue en Afrique; si c’est une société étrangère, y aura pas toutes ces questions à deux balles.
    DU courage et continuer à nous bâtir des projets de qualités

    Grand MERCI

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  4. ZOFFOUN

    je suis un ingénieur géomètre-topographe à la recherche un emploi dans l’entreprise ebomaf je suis un candidat dont la spécialité est du coté de route et ayant une expérience de 12 ans dans la carièrre

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  5. zale idrissa

    Si ce qui est dit dans cet interview est une fondé sur l’honneur , il est a feliciter et à encorager !

    Bon vent et surtout du serieux à tous les niveaux. Faites vous entourer de bons collaborateurs . Le social et l’economique ont toujours fait bon menage.

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  6. KABA. Mouctar

    Je suis tombé sur votre société et Je vous jure Mr Le PDG que je suis vraiment convaincu et par votre sagesse et par la realisation vos differentes ouvragese.
    Je pris le BON DIEU qu’il vous donne un jour la force d’installer un filial chez moi en Guinée-Conackry un jour.Merci et faites en bonne reception

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  7. Lamine BAH

    C’est à travers le lancement des travaux de bitumage de la route Kankan Kissidougou que j’ai connu votre existence. La veille en route pour Conakry j’ai rencontré vos véhicules flambants neufs EBOMAF de couleur bleue à l’entrée de Mamou. Je me suis posé la question quelle est cette société convaincu que c’était un minier. Quelle fut ma surprise de savoir que c’est vous qui devez faire ce travail. A travers cet interview, je vois que vous montrez à la jeunesse africaine particulièrement celle des pays francophones d’Afrique que on peut réussir sans etre fonctionnaire.
    Du courage et que Dieu vous assiste.

    Lamine Bah

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  8. Ouedraogo. jean Gustave

    Bonjour Bounkoungou juste pour te féliciter pour les exploit que tu realise à travers l’Afrique tous mes encouragement et n’écoute plus les ont dit ils peuvent perturber tes oeuvres prend toujours ton courage en deux main et fonce . on ne peut jamais atteindre ce niveau sans que les gens ne raconte des mensonge sur ta persone , ton entreprise et meme tes activités mais ai du courage et la volonté d’avancer parceque seul toi tu peux savoir qui tu es!! courage ,toutes mes félicitations et bon vent.
    Jean Gustave Ouedraogo ex BOKAMION OUAGA Bonjour à Lisa et courage à Elle aussi .

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  9. patricia

    Mes FÉLICITATIONS AU PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL d’EBOMAF MR MAHAMADOU BONKOUNGOU POUR SA GRANDE CONTRIBUTION AU DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE.UN HOMME AU GRAND CŒUR QUI
    MÉRITES BEAUCOUP D’ENCOURAGEMENT POUR SES ŒUVRES ET SA BONNE FOI DANS LA CONSTRUCTION,LE CHANGEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE.
    TOUJOURS AVEC DE NOUVELS ENGINS DE DERNIÈRES GÉNÉRATIONS POUR SES RÉALISATIONS.
    SACHEZ MR MAHAMADOU BONKOUGOU QUE VOUS ÊTES UN EXEMPLE POUR TOUS.

    BON VENT.

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  10. KOANDA ABDOUL FATAHOU

    MR BONKOUNGOU JE VOUS ADMIRE BEAUCOUP MAIS LA SEULE CHOSE QUE J’AIMERAI QUE VOUS SACHIEZ C’EST QUE DANS LA VIE ON NE PEUT JAMAIS PLAIRE A TOUT LE MONDE POUR CELA JE VOUS INVITE A IGNORER CEUX QUI VOUS CRITIQUE NEGATIVEMENT ET VOUS BASEZ SUR LES CRITIQUES POSITIVES POUR DEVENIR DE PLUS EN PLUS UN GEANT DANS LE MONDE DES AFFAIRES BURKINABES,AFRICAINES ET VOIRE MEME MONDIALES.
    FELECITATIONS ET QU’ALLAH LE TOUT PUISSANT VOUS PERMET DE PROSPERER D’AVANTAGES ET QU’IL VOUS MET A L”ABRIT CONTRE VOS ENNEMIS.

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  11. GUENIN Séverine

    Un Homme intègre, généreux, brillant et humain, avec toujours cette rage de vaincre et réussir. Le Président EBOMAF est pour moi un ami que j’ai plaisir à rencontrer. Ces oeuvres sont spectaculairement réussies. Mon réseau est déjà activé pour qu’il puisse conquérir mon pays, la France.

    Reply
  12. Abdoulaye FOFANA

    Je félicite les mérites du Directeur Général D’EBOMAF à l’innovation de l’Afrique.
    Je souhaite Monsieur, sous votre grande personnalité sollicité un emploi dans votre société. En tant qu’ Ingenieur Génie Civil de formation, master spécialisé en Pont et Chaussée je suis à la recherche d’un emploi autre qu’une Entreprise comme la votre.
    Veillez recevoir Monsieur mes expressions distinguées .
    Depuis Guinée Conakry +224 620 30 89 77

    Reply
  13. Sawadogo Boukare

    Bonjour Monsieur le PDG.
    Je suis un jeune titulaire d”un baccalauréat professionnelle en maintenance véhicule automobile. Et ayant reçue une formation en conduite du Niveleuse.
    Je désire un emploi au sien de vôtre immense société.
    Merci pour votre compréhension.
    Je suis au Burkina Faso 78727261

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